A la cascade de mon chagrin
Je raconte à QUELIPONT, ma détresse…
C’est le début du printemps, me susurre le vent
Juste
A la naissance du monde
Juste
Au bord d’un nouveau bonheur.
…A la cascade de mon émoi
Je jette loin de moi mes souliers d’amertume
J’ôte tout doucement mes tristes oripeaux
Pour épouser la Terre, sourde d’herbes endormies.
Je peux bien marcher pieds nus !
Fouiller le sol boueux de mes orteils sonores !
Faire chantonner mes doigts aux chatouillis d’écume !
L’éclat de rire de la grenaille éclabousse la plante de mes pieds
Avec ravissement
Les jambes nues
Les cheveux envolés
Avide de monter vers lui
Je me suis nourrie au sein de ses branches accueillantes
J’ai goûté la saveur de l’écorce
J’ai plongé mes doigts dans la mousse feuillue de ses cheveux
J’ai fermé les yeux…
…Mon arbre…
J’ai serré le tronc noueux dans mes bras
J’ai frotté ma joue contre le cœur de son odeur
Et des perles de nacre ont jailli de mes yeux…
Je te vois, je te sens , je respire en toi l’Amant
Je te vois dans le miroir glacé de l’étang
Je te vois dans le feu de mon âme
Comme au rire des cascades
Et comme au fil du vent
Je te vois
M’offrir tes rires d’enfants
Je bois tes regards illuminés d’étoiles
Je caresse doucement l’incarnat de ta bouche
Et je dépose légèrement des petits baisers de plume
Dans le creux de ton cou
Et toi, les ailes ouvertes
Tu déploies des arpèges dans les mèches de mes cheveux
Tes yeux
Plongés en moi.
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