jeudi 3 février 2011

GOUT D ÉCORCE

A la cascade de mon chagrin

Je raconte à QUELIPONT, ma détresse…



C’est le début du printemps, me susurre le vent

Juste

A la naissance du monde

Juste

Au bord d’un nouveau bonheur.


…A la cascade de mon émoi

Je jette loin de moi mes souliers d’amertume

J’ôte tout doucement mes tristes oripeaux

Pour épouser la Terre, sourde d’herbes endormies.



Je peux bien marcher pieds nus !

Fouiller le sol boueux de mes orteils sonores !

Faire chantonner mes doigts aux chatouillis d’écume !

L’éclat de rire de la grenaille éclabousse la plante de mes pieds

Avec ravissement


Les jambes nues

Les cheveux envolés
Avide de monter vers lui

Je me suis nourrie au sein de ses branches accueillantes

J’ai goûté la saveur de l’écorce

J’ai plongé mes doigts dans la mousse feuillue de ses cheveux

J’ai fermé les yeux…

…Mon arbre…


J’ai serré le tronc noueux dans mes bras

J’ai frotté ma joue contre le cœur de son odeur

Et des perles de nacre ont jailli de mes yeux…



Je te vois, je te sens , je respire en toi l’Amant

Je te vois dans le miroir glacé de l’étang

Je te vois dans le feu de mon âme

Comme au rire des cascades

Et comme au fil du vent

Je te vois

M’offrir tes rires d’enfants



Je bois tes regards illuminés d’étoiles

Je caresse doucement l’incarnat de ta bouche

Et je dépose légèrement des petits baisers de plume

Dans le creux de ton cou

Et toi, les ailes ouvertes

Tu déploies des arpèges dans les mèches de mes cheveux

Tes yeux

Plongés en moi.

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